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Malentendus...

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I

Elle ne savait pas trop ce qu’elle voulait. Moi non plus. Nous fîmes affaire sur un abîme de malentendus banals.

Tu vois là-dedans de l’amour ?

Oui. Non. C’est indifférent.

L’amour ?

Non, la façon de nommer ça.

Le mot d’affaire sied aussi. Raconte autrement.

Elle ne savait pas trop ce qu’elle voulait. Je ne savais pas non plus ce qu’elle voulait. Nous fîmes affaire.

La chose tourne à ton avantage, là.

Apparemment, oui.

Apparemment seulement ?

Dis, tu n’étais pas là au moment de l’affaire. Je me mets seulement en valeur.

Raconte autrement.

Je ne savais pas ce qu’elle voulait. Savait-elle ce que je voulais ? Peut-être. Toujours est-il que…

Vous fîtes affaire.

C’est ça.

Où est passée l’abîme de malentendus banals ?

Je ne sais pas. Peut-être est-elle simplement sous-entendue désormais dans le mot affaire.

Passons. Tourne la chose à son avantage, pour voir.

Elle savait très bien ce qu’elle voulait. J’étais indécis. Je cédai.

Mais c’est toujours à ton avantage.

C’est moi qui raconte.

Ça suffit ?

Ça peut. Modestie mondaine, humilité fausse.

Salaud.

 

II

Ce texte commence comme cela :

« Elle ne savait pas trop ce qu’elle voulait. Moi non plus. Nous fîmes affaire sur un abîme de malentendus banals.

Tu vois là-dedans de l’amour ? »

C’est seulement dans cette dernière phrase qu’il est question d’amour.

Pourquoi cette précision ?

Parce que c’est ce mot-là qui a conditionné toute votre lecture.

Exact. Alors ?

Alors si j’avais parlé de contrat et d’argent, tout serait parti ailleurs.

Reprends tout, pour voir.

Non, le mal est fait.

Tu vois là-dedans de l’amour ?

Non, un contrat, de l’argent.

Sur quoi porte le contrat ?

Ça ne te regarde pas.

Tu te trouves drôle ?

Assez, oui.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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