Paris, Gare de l’Est, Magasin Virgin, ce jour. Tiens, je n’ai jamais lu Dantzig, dont le Pourquoi lire ? publié chez Grasset, occupe un demi-présentoir. Je feuillette. Je lis les quatre pages du chapitre « Lire le théâtre ». D’une nullité satisfaite, sujet pas traité du tout, sinon le rejet a priori de toute didascalie – alors qu’elles sont comme le reste : il y en a de bonnes, et beaucoup de mauvaises, en effet –, anecdote personnelle idiote et petite-bourgeoise, vide sidérant ; même la citation de deux phrases ouvrant et fermant le Retour au désert de Koltès (pièce et auteur non cités) est mal foutue. Puis je lis la page et demie « Lire les classiques ». Démolition convenue, vaguement romantique, du classicisme au profit du baroque, opposition d’arrière-garde d’un arbitraire idiot et, pire, mou. Bêtise, bêtise, bêtise.
Dantzig ne pense rien. Il ne fait même pas semblant. C’est peut-être ça qui plaît, d’ailleurs. En effet, pourquoi lire cette chose mal écrite, d’une abyssale indigence, absolument moderne ? Je me dis qu’à ce point-là, oui, la partie doit valoir pour le tout, et je repose gentiment le livre sur son présentoir. Ça mérite sans doute un prix, mais pas mes dix-neuf euros (j’achèterai du vin, plutôt).