En manière d’énigme, il disait parfois avoir vendu son manteau…
Un mauvais manteau, disait-il, tissé de sales croyances et cousu de formules rabâchées.
– J’ai rarement vu un type aussi calmement athée que toi.
– Ouais… il n’y a pas de dieu…
Un geste de son bras éluda dans l’air quelque chose. Si le grain ne meurt… Puis il ouvrit les yeux et découvrit les dents.
– Dieu est Son absence même.
Éclat bref. De rire.
*
Il avait combattu la tristesse et la désolation dans son âme, chassait encore leurs assauts spasmodiques ; les choses passées, les hommes morts et mieux, l’ensemble de ce qu’il avait aimé, il le portait en lui à présent, et vivant ; et c’est sans haine, quoique pas sans violence, diplomatie comprise, qu’il combat désormais ses frères humains, leur amour autant immodéré qu’insu de la mort, l’apostasie de tout ce qui fut vivant et, par lui, l’est encore.
(Vous déconnez, merde, d’écrire des trucs pareils ?)
… que celui qui n’a pas d’épée vende son manteau pour en acheter une.
*
Silence.
– Pourquoi ce silence ?
– Je cherche une blague qui vous fendrait du crâne au périnée.
(Comme ça, c’est mixte et même pas drôle.)