Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18. Faiblesse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il lui semblait pourtant logique qu’une société qui affecte au désir et à la consommation une valeur seulement positive ne puisse finalement que détruire ses propres structures et institutions ; que les sujets d’une telle société soient toujours plus désarrimés de la raison, malades, et non seulement malades mais enorgueillis à l’extrême de cette maladie qui les verrait bientôt abolir en son nom toute discrimination entre eux-mêmes et les choses. C’est toute une société qui demande à disparaître, et jouit de disparaître. Elle disparaîtra donc. Par violence ou par ruse, elle sera remplacée par une autre, sûre de ses lois et de ses châtiments, et qui ne paraîtra archaïque qu’à ces affaiblis-là, dont il était. Et il se demanda pour qui il travaillait réellement. Et la réponse le fit franchement marrer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Commentaires

  • Sur cette société qui s'épuise, sur les gens qu'on vide à force de vouloir les pousser (les pousser dans le vide, en quelque sorte), il faut lire "la fatigue d'être soi" d'Alain Erhenberg.

  • Bonjour Pascal !
    .... j'entretiens une relation ambigüe à la consommation.
    Il est manifeste que je ne suis pas un "consommateur". Du moins tel qu'on l'imagine. C'est-à-dire que je ne me jète pas voracement sur les monceaux d'aliments que me donnent à contempler mes courses du samedi, c'est-à-dire que je suis modestement vêtu, c'est-à-dire que je n'ai encore pas trouvé le temps de prendre des vacances, leur préférant l'acquisition et la réfection patiente de ma propre maison, c'est-à-dire que j'ai élevé mes enfants sans céder à leurs violents désirs d'uniformité - ce que je regrette un peu-, c'est-à-dire que je sors très peu et que.je n'apprécie plus de ne pouvoir fumer au restaurant et que j'ai donc du réduire, voire abandonner, ce genre de sorties...
    Mais j'ai enfin les moyens d'acheter des livres et des films et je ne m'en prive pas. Enfin les moyens de faire des cadeaux. J'ai internet, la télé par satellite, le téléphone, l'électricité et l'eau courante. J'ai, aujourd'hui, une belle maison, dix hectares de terre, de bois, de champs et des arbres par centaines... peut-être par milliers. Des chiens, des chats, des oiseaux, des insectes. Tout ça parce que j'en ai eu envie un jour. Parce qu'un jour j'ai rencontré ma femme et qu'ensemble nous avons voulu réaliser nos désirs. En prenant des risques parfois insensés qui auraient épouvantés nos contemporains s'ils avaient du les prendre. Et, cerise sur le gâteau, sans la moindre malhonnêteté. Comme ça. Parce que c'était possible et qu'il aurait été insensé de ne pas le tenter.
    Demain j'aurai une retraite. Modeste, comme le seront mes besoins. Demain j'aurai besoin de soins et demain je mourrai (peut-être).

    Suis-je un consommateur ? Qu'aurai-je du faire pour ne pas l'être ? Que me reproche t'on ? Me reproche t'on mon pays, la liberté qu'il m'a donne ? Me reproche t'on les acquis de ces pairs qui ont lutté pour leur conquête et n'auraient pu imaginer qu'un jour on s'en plaindrait ?

    Bien amicalement

  • Gabriel ! Pour vous éviter un commentaire plus long que le billet, j'avais pris soin pourtant de disposer l'adverbe "seulement" entre "valeur" et "positive"; c'est tout de même une grosse nuance, non ?

  • Oui mais c'est seulement une nuance.

  • Et si tout était dans la nuance? Même la radicalité.

  • Ici la nuance du "seulement positive" est essentielle car il s'agit alors de la consommation imposée qui bouche tout, et tous les trous, si vous permettez, ce qui ne remet pas en cause la consommation nécessaire et saine, du cycle économique notamment et de nos vies. Cette consommation "positivée" et omniprésente nous transforme en consommateur en évinçant le citoyen et le sujet (il s'agit du rapport politique à la consommation).

  • Nuancer la radicalité, oui, il y a de ça..
    Mais une nuance n'est pas forcément un bémol...Y'a des nuances extrêmes.
    Bien cordialement à vous

Les commentaires sont fermés.