Si le roman domine, en quantité, la production industrielle de chose littéraire, c’est avant tout parce qu’il est la seule forme, le seul genre, qui supporte le mieux d’être lu n’importe comment ; il est aujourd’hui écrit, de façon presque exclusive, pour être lu par des gens qui ne savent pas lire du tout, et qu’on encourage vivement à persévérer dans la médiocrité, à l’approfondir en quelque sorte. Bref, le roman, au sens où il y a rentrée littéraire, est fabriqué par des gens qui, plus ou moins consciemment, et avec une honnêteté intellectuelle inverse à leur niveau de conscience, écrivent mal, et consommé par des gens qui, à n’en pas douter, lisent encore plus mal (cette logique admet en effet, presque en creux, que les lecteurs qui lisent mieux que les écrivains n’écrivent abandonnent vite ce passe-temps idiot en quoi consiste, donc, de lire la production romanesque actuelle) ; il y a là une manière d’harmonie appelant à la surenchère propre à notre époque, et cela est tout à fait charmant.
Commentaires
Ah ah! J'adore! Encore, encore!
J'espère au moins que vous ne prenez pas le risque de vous compromettre en envoyant vos manuscrits à des éditeurs?
Et moi j'apprécie tout particulièrement vos tags qui ne charment pas notre époque.
J'aurai voulu écrire ce billet. J'adhère totalement.