C’est en voulant finir, et en prenant le temps de finir, que je m’aperçois que je ne fais que commencer.
Il n’y a plus rien pourtant à espérer de ce pays ni de ce qui reste de sa langue.
C’est bel et bien fini.
La trouille a fini de tout ravager.
Un ami auquel je m’ouvrais à mots couverts de cela que ce que j’écrivais n’était pas tout à fait pour rien dans ma désintégration professionnelle :
– Pourquoi tu n’écrirais pas un roman ?
– Ah, mais parce que c’est dégoûtant.
Je venais pourtant d’essayer de lui expliquer la supériorité du théâtre sur les autres genres littéraires ; il m’a tout de même répondu commerce.
Il n’y a plus rien à espérer et l’espérance croît pourtant.
Peut-être est-ce un leurre ? Une illusion ? Une compensation psychique ? Un suicide ? Politique de l’autruche ? Ou de la terre brûlée ?...
Il est très difficile d’espérer du passé.
Et rien n’est plus nécessaire.
Commentaires
17 phrases -sachant, je crois, que le point virgule n'annonce pas une nouvelle phrase- , 17 février. Seigneur!
Parce que vous comptez les phrases, maintenant ? Proust, combien de divisions ?
Non, c'est pire: je les ai "vues", les 17, je vous jure!Je sais, c'est très grave, je vais me coucher. Bonne nuit!
La prochaine fois, vous en ferez 71 (en verlan)