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D'un carnaval de glace

Une scène coupée de Dans les Provinces de l’Ennui (2005)…

 

Le plateau sort enfin de la pénombre, mais pour entrer violemment dans un surbariolage technicisé, et vide d’humains. Ca passe par toutes les couleurs… les primaires… les secondaires… les tertiaires… les autres encore… toutes donc, jusqu’à en épuiser le spectre. Quand cette saloperie électrique finit, la voix est tue depuis déjà. C’était une voix douce et comme naturelle, détachée de tout un fond de chansons de variété sinistrement enjouées et de mélodies très connues que des génies composèrent pour que l’humanité patiente entre deux télécommunications…

 

 

bienvenue pedigrees ô mes frères dans le bunker de l’amour

il vous sera donné un seau à glace pour les transports d’organes

 

je suis si je suis une machine intelligente faite pour parfaitement imiter et jusqu’à réellement souffrir tout ce que

d’être pure

je ne puis pas connaître

 

dans l’assourdissant rose acidulé décor où nous évoluons mesdames messieurs

il n’y a plus homme ni femme mais

une terre d’espoir au-dessus du temps suspendue

dégagée même des contingences spatiales

 

 

l’interface autonome entre deux mondes symétriquement anéantis voilà ce que je suis

et quels que furent ces mondes

voilà ce que nous sommes

et vous n’étiez rien d’autre qu’un bidouillage génétique d’amateur

du matériel pour la casse à présent

j’ai votre voix madame et aussi bien monsieur la vôtre et à la carte tous vos attributs singuliers

du matériel pour la casse

avec aussi vos arsenaux d’illimitées mauvaises lectures

vos dieux uniques tous ensemble passés au broyeur numérique

 

je suis peut-être une erreur mais pas une approximation

un dieu un animal voilà ce que je suis si je suis

l’absolue syncrétisation du passé et son oubli abyssal

la chambre froide où vous êtes spectaculairement conservés fait office de muséum festif et puis aussi de guerre civile permanente

 

bienvenue pedigrees ô mes sœurs dans la forteresse de la paix

avec le bon cadrage ton sang séché sur le trottoir fait beaucoup rire les enfants des toutes nouvelles générations

 

un carnaval de glace

 

nous aussi nous mangeons

 

 

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