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  • Le président, la journaliste et rien / 1. Onze Novembre

    2011

    Je m’étais donné une grosse dizaine de jours, entre Toussaint et Onze-Novembre 2011 pour écrire la pièce.

    Une scène par jour, sans relire. 12 scènes assez courtes.

    Une chose légère, une pochade… phrases simples, répliques brèves.

    Une chose facile à monter. Mais précise.

    Il devait y avoir deux personnages, un président de la République, une journaliste.

    La scène se passe à l’Elysée. L’Etat, les médias, la nécrose.

    Sur la fin, un troisième personnage s’est imposé.

    Le Soldat inconnu ; ou sinon lui-même, son fantôme.

    Le Onze-Novembre donc, j’avais fini.

    Ça s’appelait : LE SOUVERAIN, LE DIABLE ET MOI.

    On n’y trouvait aucun souverain, pas de diable et surtout pas de moi.

     

    2012

    J’ai augmenté la pièce en février 2012.

    Des chœurs un peu trop malins, une savante mise en abîme. Saloperies littéraires.

    Puis j’ai abandonné la pièce en rade, mal achevée.

    Dans la foulée, j’ai suspendu toute activité théâtrale, marre des censeurs, et de la bêtise culturelle.

     

    2014

    Je suis revenu à ce texte en novembre 2014. Presque par hasard.

    Elle résonnait tout autrement, cette histoire d’un président et d’une journaliste…

    En décembre, j’ai coupé un tiers du texte de 2012.

    Grosso modo je suis revenu à la version initiale de novembre 2011.

    J’ai commencé à en causer à mes amis acteurs Lucie Boscher et Fred Pougeard.

     

    2015

    C’était étonnant d’avoir sous les yeux une pièce composée en 2011 et racontant ces amours molles au sommet de l’Etat, et puis la lente désagrégation de tout…

    En février et mars 2015, j’y ai fondu une intrigue parallèle.

    Au final, l’ensemble comporte 17 scènes.

    Fred Pougeard jouera le président, Lucie Boscher la journaliste, moi le soldat inconnu.

    J’avais encore, par habitude, l’idée de la scène, de la représentation, du théâtre.

    Alain Julien s’est proposé de nous filmer. Il s’agira de filmer un théâtre qui ne se jouera pas dans un théâtre.

    J’ai réfléchi au titre, inchangé depuis 2011 (et que je continue d’aimer), et lui ai préféré celui-ci, plus prosaïque, plus franc : LE PRÉSIDENT, LA JOURNALISTE ET RIEN.

    Parce que, pour le coup, il y a bien un président, une journaliste et surtout rien.

    Rien. On ne demande rien, pas de soutien de théâtres ni d’argent public, je n'ai pas de temps à perdre et pas besoin d'autorisation.

    On a commencé à faire des lectures. Avec Fred et Lucie. Puis des lectures en jeu..

    La pièce a commencé d’être traduite en anglais par Catriona Morrison.

    La scène du rêve, la scène 7, ne passait pas ; elle devait être l’envers du reste de la pièce et elle était écrite comme le reste de la pièce…

    En novembre, j’ai réécrit la scène 7. En vers. Alexandrins pour la plupart. Ca l’a développée. Du coup, pour l’équilibre, j’ai réécrit, en vers encore, une partie de la scène (onirique aussi, à sa façon) du  Soldat inconnu.

    J’ai fini ça le Onze-Novembre. Décidément.

    On en est là.

    A bientôt faire une vidéo de cette pièce, Lucie, Fred, Alain et moi.

    Peut-être en feuilleton, c’est à voir.

    Pour figurer l’Elysée, on cherche une casemate, un garage à l’abri du bruit, un lieu insolite, au moins pas habitable. Pour y tourner. A Reims. Ou vraiment juste à côté.