Il ne reste plus grand-chose du théâtre, au sens qu’avait encore ce terme il y a encore vingt ans, et plus sûrement quarante. Pour être un peu plus précis, il n’en reste quant au tout-venant de la production culturelle française, et certainement européenne, que la parabase, c’est-à-dire, étendu à tout désormais, ce moment où – mais jadis, c’était par contraste – un personnage exprime l’opinion personnelle de l’auteur – laquelle opinion trahit généralement que l’auteur à appris à penser en lisant Libé ou Le Monde diplo, et à écrire dans le galimatias que diplôme l’Education Nationale (sic) ; légèrement au-dessus, si j’ose dire, enfin, au-dessus au moins dans l’ordre de la reconnaissance politico-médiatique, issue en droite ligne de l’idéologie libérale-libertaire véhiculée par les pousse-au-crime de soixante-huit, se tient la propagande, qui, nous devant manifestement tenir lieu de production d’élite, met parfois une sorte de paradoxal point d’honneur à imiter formellement, mais c’est pour mieux le défaire quant au fond, l’ancienne chose connue dans les siècles sous le nom de théâtre. Parabase proliférante ou propagande de pointe, voilà ce qu’il demeure du théâtre – et je tiens volontiers, contre l’indifférence générale, que ce n’est pas seulement navrant.