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miroir - Page 2

  • Narcissisme

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    La manière dont chaque matin tu parais dans ton miroir, en réalité, est très étudiée : tu ne t’y surprends jamais.

    C’est en descendant de voiture, dans une vitre posée là par hasard, que finalement tu t’es vu : pas rasé, tassé, un peu voûté avec du bide, les cheveux en pétard, le teint gris du rat de bibliothèque fumeur.

    En somme, c’est dans l’intimité que tu fabriques chaque matin l’image que tu veux croire que les autres ont de toi.

    Et tout le reste, je le crains, est à l’avenant…

  • Disparition de l'artiste

    Insoupçonné du monde jadis

    A présent lâché dans le monde

    Anonyme sans plus d’art

     

    Miroir sans tain, puis miroir tout court, simple vitre, vitre brisée (par toi), enfin plus de vitre… ton progrès fut ta perte. Plus de séparation, plus d’œuvre. Tu n’es l’autre de rien.

     

    Elle marche dans la rue, joue pour elle-même l’espion, c’est bien, tu as six ans.

    – Bonjour petite, je suis expert en communication, tu es une grande artiste.

    – Alors faites-moi de l’argent.

    (Dialogue traduit du globish.)

  • Rafraîchissement (jeu)

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    Paroles de mon Double : 

     

    C’est une saloperie de page informatique et elle se tient devant moi, avec une verticalité physique qui fleure son contresens ; ou sa ruse. Et moi, pauvre imbécile, je la regarde.

    – Et tu crois qu’en plus, je vais te parler, pauvre merde…

    Ce sera tout pour aujourd’hui.

    Ou bien il faudra que je me ruine tout entier, et c’est si peu.

    Terre brûlée.

    Cette page informatique, bien faite pour ressembler à une page de papier, est une manière d’illusion : c’est le mode préféré de mon écran, ce soir comme beaucoup d’autres.

    Tout cela est tellement dérisoire.

    Je n’écoute plus la radio, je ne regarde plus la télé, je ne lis des journaux que leurs faits divers. Ce monde est à pleurer. De rage comme de tristesse.

    Dans la bêtise insondable de chaque voix, je reconnais la mienne.

    Je lis encore des livres et je me demande bien pour quelle raison. Par habitude ? Peut-être, après tout.

    Je me sens vide.

    Je remplis cette page informatique de mon néant.

    N’empêche, ça fait du bien de le dire.

    Je n’ai rien à dire, ce soir.

    Je me sens un porc.

     

    (Rires.)