La manière dont chaque matin tu parais dans ton miroir, en réalité, est très étudiée : tu ne t’y surprends jamais.
C’est en descendant de voiture, dans une vitre posée là par hasard, que finalement tu t’es vu : pas rasé, tassé, un peu voûté avec du bide, les cheveux en pétard, le teint gris du rat de bibliothèque fumeur.
En somme, c’est dans l’intimité que tu fabriques chaque matin l’image que tu veux croire que les autres ont de toi.
Et tout le reste, je le crains, est à l’avenant…