A un moment, j’ai commencé de me taire. Même avec mes très proches. La taille de nos désaccords s’étend, nous sépare. L’essentiel est atteint. Sans retour. C’est douloureux. Frisson d’aise.
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A un moment, j’ai commencé de me taire. Même avec mes très proches. La taille de nos désaccords s’étend, nous sépare. L’essentiel est atteint. Sans retour. C’est douloureux. Frisson d’aise.
Les opinions portent sur tout et sur n’importe quoi, sans cesse. Il s’agit d’en avoir le moins possible et, fort de cela, de lancer la charge de la comédie à l’endroit exactement de la société de son temps où elles font rage, révélant ainsi, toutes, leur extrême ridicule, leur pathétique frôlant parfois la tragédie. Il s’agit d’être le champ de bataille, l’air que respirent les personnages et, même, à ces opinions près, tout ce qu’on peut de ces personnages ; et s’il demeure une opinion personnelle, de la fourrer dans la bouche du plus idiot d’entre ceux-là.
Peu de choses nourrissent réellement.
La plupart des choses fabriquées aujourd’hui servent à abrutir encore ceux qui paient pour les acquérir.
C’est la crise.
Alors ? Faut-il relancer l’économie par la consommation ou par l’investissement ?
Je rigole.
Des gens crèvent de froid.
Notre abrutissement est devenu vital.
Détruire ce dont nous-mêmes sommes les produits à la fois intègre symboliquement le suicide et le reporte, faisant de celui-ci la dernière et paradoxale transmission réelle dont nous soyons capables ; ainsi, cajolés, couverts de présents dérisoires, nos enfants avancent-ils vers la compréhension effroyable, qu’ils fuiront par tous moyens et tenteront de reporter à leur tour, que leur mort a certainement déjà eu lieu.
Regarde le ciel par la fenêtre : tu ne peux rien en faire.