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Prophétie, improvisation (20 mn)

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Ecoute,

 

Tout ce que tu vois de l’avenir,

 

Le peu de l’avenir que tu vois,

 

Et tu vois mal,

 

Tout ce que tu vois de cet avenir flou

 

Est identifié,

 

Mal,

 

A coup sûr très mal,

 

Grâce à ce qui te vient du passé,

 

Le tien propre et tout celui que tu as hérité,

 

Le tien propre que tu sais si mal et le peu que tu as hérité,

 

A commencer par ta langue,

 

Qui vient de fort loin et grâce à quoi tu nommes,

 

Même mal,

 

Le peu que tu nommes

 

De ce que tu distingues mal de cela qui flou vient à toi,

 

Et d’abord oui, tout vient vers toi si flou qu’on ne nomme qu’à tâtons,

 

En essayant de reconnaître,

 

De reconnaître entre ces choses que l’on a si mal assimilées du passé,

 

En sachant que l’on reconnaît mal,

 

Et cet avenir mal défini qui flue vers toi,

 

Tu ne le nommes et ne le reconnais, même imparfaitement, qu’avec des mots anciens, d’anciennes idées plus ou moins précisément assimilées,

 

Oui tu ne le reconnais qu’approximativement et pour ce qu’il n’est pas vraiment, tu le sais,

 

(Quoique parfois tu compenses l’hésitation légitime d’une péremptoire assurance)

 

Pour ce qu’il ne sera pas tout à fait au moment qu’il s’actualisera fugitivement,

 

Avant de devenir un passé non moins flou, à peine saisi en son passage et déjà tout enfui,

 

Irrattrapable.

 

Et donc, des morceaux mal définis de passé ne cessent pas de foncer sur nous en désordre apparent, d’une façon qu’on dirait presque onirique,

 

Et nos perceptions, nos réflexions et nos sensations sont si pauvres et faussées

 

Qu’il nous faut je ne sais quelle assurance, je ne sais quel désespoir tartufe,

 

Pour oser utiliser les mots, et nommer ce qui vient, et qui est flou,

 

Et dont les contours se précisent au moment seulement qu’il est trop tard pour éviter la chose ou l’accueillir en conscience,

 

D’une façon vraiment volontaire,

 

Et le plus amusant est encore que tout cela n’a aucune espèce d’importance.

 

Je crois bien que l’avenir est un cauchemar qui nous canarde à flux tendu

 

Et que par bonheur, oui, par bonheur,

 

Nous ne l’éviterons pas.

 

 

 

 

 

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