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Contre nous de la tyrannie...

 

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Complexe nautique japonais mondialement célèbre pour ses piscines,

(c) Geoeye, Reuters

 

 

 

 

 

 

Le fait qu’il y ait une différence fondamentale entre la tyrannie classique et la tyrannie actuelle ou encore le fait que les classiques n’ont jamais songé à la tyrannie actuelle n’est pas une raison valable et suffisante pour abandonner le cadre classique de nos renseignements. Car ce fait est parfaitement compatible avec la possibilité, pour la tyrannie actuelle, de trouver place dans le cadre classique. La différence entre la tyrannie actuelle et la tyrannie classique a sa racine dans la différence entre la notion moderne et la notion classique de la philosophie ou de la science. La tyrannie contemporaine, contrairement à la tyrannie classique, est fondée sur le progrès illimité de la « conquête de la nature » que la science moderne a rendu possible, autant que sur la vulgarisation ou la diffusion de la connaissance philosophique ou scientifique. Ces deux possibilités – celle d’une science qui aboutit à la conquête de la nature et celle de la vulgarisation de la philosophie ou de la science – étaient connues des classiques. (Comparer Xénopohon, les Mémorables, I, 1, 15 avec Empédocle, fr. III ; Platon, Théètète, 180c7-d5.) Mais les classiques les rejetèrent comme « contraires à la nature », c’est-à-dire comme étant capables de détruire l’humanité. Ils ne songeaient pas à la tyrannie contemporaine parce qu’ils considéraient ses hypothèses fondamentales si absurdes qu’ils tournèrent leurs pensées dans des directions totalement différentes. Affirmer que la tyrannie actuelle ne peut être comprise, d’une manière précise, que dans le cadre classique, c’est affirmer que les classiques étaient fondés à repousser le progrès technologique illimité aussi bien que la culture universelle.

 

Leo Strauss, De la tyrannie

 

  

 

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 Réacteur nucléaire Guillaume Budé dans son enceinte de confinement (ouverte à tous),

95 boulevard Raspail, Paris VI

 

 

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