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Portrait d'une déesse

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Vive et drôle, elle séduisait ordinairement par sa liberté affichée, c’est-à-dire par l’étalage d’une vulgarité qu’elle voulait raffinée et qui pouvait bien l’être, d’ailleurs. Lassée chaque fois de ne pas être contemplée comme elle imaginait que les déesses païennes avaient dû l’être, outrée et peut-être même profondément blessée que les vertus de son con et les vices de son esprit ne se conjuguassent pas nécessairement dans son partenaire à former ce culte qu’elle trouvait dû à sa petite personne, elle commençait bientôt de lésiner à feindre cette légèreté dont elle faisait encore grand cas quelque temps avant, et finissait par agonir de vulgarités plates un mâle déjà indifférent, prolétaire qu’elle accusait d’avoir seulement  su pousser des wagonnets dans la mine. Pour camoufler cette longue succession de déconvenues presque identiques qui l’avait insidieusement menée à passer l’âge d’enfanter, et conserver contre toute évidence l’idée massivement répandue et désormais pour elle vitale que son auto-maquerellage était une aristocratie moderne, elle investissait déjà d’une lubricité dispendieuse l’objet outrancièrement idéalisé qui devra constituer sa prochaine déception de déesse sans fidèle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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