Il a levé le nez de son café et il l’a regardée. Puis il a prononcé, assez lentement, la phrase qui s’était formée dans son cerveau. Et il l’a regardée la recevoir. Et, pour ainsi dire, il a vu la phrase exploser dans sa tête. Il a regardé ses yeux s’embuer et admiré l’effort qu’elle faisait pour retenir les larmes. Puis il a repris, par gentillesse, la conversation anodine qu’ils tenaient jusque là. C’est bien plus tard qu’il a compris qu’il s’était aussi fait mal. Mais il a bien failli, une fois encore, ne pas s’en apercevoir. – Mais elle, tu l’aimes ? C’est le genre de questions auxquelles, sincèrement, il n’a jamais eu de réponse. Du coup, il a plutôt tendance à dire oui. Pour avoir la paix.
Commentaires
"il a repris, par gentillesse".
Mais non, c'est facile de dire non, "il" ne l'aime pas. "Il" n'a pas besoin de se poser pas la question. Il a la réponse.
La "gentillesse" c'est de la pitié ici, ce n'est pas de l'amour. La gentillesse c'est quand on n'aime plus!
"Il" s'est fait mal". Bien fait pour lui;-)
Nonobstant j'aime vous lire.
@ Ambre :
Il y a longtemps que je n'avais pas lu ce mot "nonobstant". J'aime bien l'emploi que vous en faites, là. Et j'aime bien aussi lire Pascal.
@ Pascal :
Nonobstant j'aime vous lire aussi.
pour avoir le calme , le silence ...
@ Solko.
Ah mais! je me demandais comment j'avais découvert ce blog. C'est sûrement grâce à vous cher Solko.
Nonobstant fait un peu désuet mais j'aime parfois faire croire que j'ai du vocabulaire (rires).
@ Pascal Adam.
Pardon pour cet aparté.
@ Ambre : Apartez, je vous en prie. Une sorte d'espèce de suite à "Mauvaise paix" devrait incessamment arriver.
@ Solko : Merci à vous.