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Catastrophe

 

 

 

 

 

 

 

 

– Toi qui aimes les catastrophes, me dit une connaissance, tu dois être servi en ce moment.

Mais de quoi parle-t-il (sans parler même de : pour qui me prend-il ?) ? De la crise ? Des tremblements de terre ? Du Président de la République ? De quoi ? En tout cas, ça lui a l’air évident.

– Oh, moi, tu sais, je suis servi en marchant dans la rue ; et depuis longtemps.

 

Je ne préciserai pas.

De toute façon, j’ai décidé de causer de choses badines.

Ce soir.

 

– Tu crois vraiment qu’on peut voir ça simplement en marchant dans la rue.

Mais quoi, ça ?

– Ouais.

 

– Des fois [sic], je ne te comprends pas…

Je ne sais toujours pas de quelle catastrophe il parle ni pour qui il me prend.

Je préfère ne rien demander. Ça ne me gêne en rien, qu’il ne me comprenne pas.

 

Je pense seulement que cette conversation est une catastrophe et que nous marchons dans la rue.

Je ne le lui ai même pas dit. Je me suis retenu.

Ne gâchons pas ce rayon de soleil.

 

Je parle bien d’un rayon de soleil en vrai. Ce n’est pas une métaphore.

 

Une catastrophe, au fait, c’est ce qui termine.

« C'est le changement ou la révolution qui arrive à la fin de l'action d'un Poëme Dramatique, & qui la termine. » dit le Dictionnaire dramatique de La Porte et Chamfort.

Passons à la suite, si vous le voulez bien. Merci.

 

 

Commentaires

  • Ah ah, pour que vous ne preniez pas la grosse tête je précise d'emblée que je sors d'une séance de cinéma point catastrophique (il ne s'agit pas d'à côté, le film était charmant) mais tout de même votre dialogue m'a vraiment fait rire avec ses apartés... Il doit avoir en lui-même quelques qualités. Quelque chose à sauver dans la catastrophe en somme.

  • "Je ne sais toujours pas de quelle catastrophe il parle ni pour qui il me prend." : Soyez lucide, Pascal : il vous prend pour une catastrophe.

  • La note de la maîtresse : 10/10. Ah bravo !
    Sur le même thème : la naqba en le mot arabe pour la proclamation de l'Etat israélien. Ce mot signifie en français : catastrophe. Pour une fin ! Et que dire de ce qui vient après ? C'est une bizarrerie : il y a toujours quelque chose après la fin... Non ?

  • J'ai fait une faute de frappe, je peux recommencer ?

  • "Je préfère ne rien demander." A la lecture de ce dernier billet, je songe à Bartleby, et je me dis, ah, qu'il est bon de se taire parfois, et ne rien faire... Un simple rayon de soleil et le silence environnant.

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