If I make the lashes dark
And the eyes more bright
And the lips more scarlet,
Or ask if all be right
From mirror after mirror,
No vanity's displayed:
I'm looking for the face I had
Before the world was made.
William Butler Yeats, première strophe de Before the world was made dans le recueil The winding stair
Traduction littérale improvisée :
Si je fais les cils sombres
Et les yeux plus brillants
Et les lèvres plus écarlates,
Ou demande si tout est bien
Miroir après miroir,
La vanité n’est pas en jeu :
Je cherche le visage que j’avais
Avant que le monde soit fait.
Commentaires
Oh! merveilleux, vraiment. Merci Pascal.
(c'est dommage que vos billets courts soient tronqués aussi, non?)
(merci aussi pour la traduction improvisée, je ne puis en être juge, elle m'a d'abord suffi, puis j'ai plongé dans le texte)
BOOK OF MIRRORS
Dans l'épure des mots
Les cils s'oblitèrent
Rune après rune
Sous le carmin des paupières
Les lèvres se raffinent
Et prononcent des sons ignorés
Par les mémoires fugaces
Sans trouver de rivage
Juste les pages vierges
Où s'allonge le vent
C'est toujours grâce à l'artifice assumé (du maquillage ici, mais cela pourrait être autre chose) que se révêle la beauté, d'autant plus manifeste qu'elle n'appartient à personne en particulier, et peut, de ce fait, nous toucher comme l'aile d'un ange...
Elle est si belle.
Je suis venue aujourd'hui la regarder plusieurs fois.
Et je n'ai pas relu Yeats à chaque fois.
Les deux derniers vers de Yeats sont épatants.
Tout le génie de cette langue elliptique en effet, il faut vraiment le lire dans le texte, en plus ce n'est pas trop ardu.
@Sophie: Belle mais elle m'effraie un peu à vrai dire... Je suis incapable de dire pourquoi, heureusement!