Je voudrais avoir suffisamment de force pour ne plus parler de ce monde que sous une forme composée et équilibrée jusque dans l’apparence contraire même, et ne donner à entendre véritablement le déploiement contradictoire de ma pensée qu’à qui sait lire vraiment ; mais je suis bien trop faible et rien à cette heure ne m’assure que je pense.
Commentaires
Pourquoi ne pas lire Descartes pour le "cogito ergo sum" et enchainer tout de suite avec Rimbault afin de vérifier que "ergo" est un autre ?
Sympathie.
Et moi donc ! Qui m'assure que je lis ! Ah quelle époque, Pascal ! Quelle époque !
Mais, Pascal, "La vie est un songe", comme le savait l'âge d'or de l'Espagne. Ceux qui pensent qu'ils pensent ne rêvent-ils pas qu'ils pensent?
Vivement (l'éternel) retour de l'esprit baroque!
Deux dolipranes, une soupe brûlante, file vite te reposer et reviens-nous en pleine forme.
@ Rodrigue : Vous êtes bien sûr de ne pas confondre avec Laurel & Hardy ?
@ Solko : Comme vous dites !
@ Elisabeth : La vie est peut-être bien un songe, et l'âge d'or aussi, alors.
@ Emilie : Ca n'a pas suffi. Du coup, j'ai repris le traditionnel whisky-clopes, inégalable traitement.
L'âge d'or espagnol, ne serait-ce pas plutôt une invention née du rêve?
Il faut dire qu'en ce moment je suis dans " Délire et destin" de la philosophe Maria Zembrano ( 1904-1991), aux Editions des Femmes, figurez-vous! ( Livre qui m'a été offert par un français-basque-espagnol peu suspect de sympathie pour le féminisme!)
Dans ce livre, je lis, par exemple, ceci:
" Et si l'on pense que l'être n'existe pas, qu'il n'y a pas d'être, ne fait-on pas de même au profit d'une réalité radicale? Toute connaissance ne part-elle pas de ce qu'on accepte la négation sans s'en consoler? C'est pourquoi nous autres Occidentaux ne pourrons suivre le Bouddha: nous acceptons en effet la négation sans nous mouvoir d'"ici", sans ajouter quant à nous une autre négation et, pour revenir à l'amour, de quel amour vécu en rêves vient celui que nous éprouvons pour un être concret? N'est-il pas une invention? C'est parce qu'il est une invention qu'il pousse à l'action. Don Quichotte partit dans le monde pour le remplir de ses exploits parce que Dulcinée n'existait pas: mais si elle avait existé, sa présence n'aurait-elle pas eu le même effet que son absence? Et Dante, qui n'approcha pas Béatrice de crainte qu'elle acquiesçât, sans doute écrivit-il son poème faute d'avoir goûté au Paradis. Mais ce paradis, il lui eût été impossible d'y goûter s'il n'avait fait quelque chose pour le mériter: descendre aux enfers, par exemple. La vie humaine est ironique en soi; où commence l'humain, commence l'ironie; plus grande est l'humanisation, plus grand est le jeu des reflets entre l'être et le non-être. L'humain est l'actualisation du non-être."
Tout ça pour dire que vous croire "trop faible" n'est peut-être qu'une illusion.
Elizabeth B dit avec maestria ce que j'ai sans doute mal exprimé, mais que, comme Laurel et Hardy j'ai quand même réussi à dire. Comme quoi la pataphysique n'est parfois pas si loin de ça de ... la méta physique?.. la philosophie?....
Ah j'ai la migraine à vous lire, mais j'en redemande.
Oui, j'ai dit que je ne commenterai plus... mais seulement à partir du "Tartuffe" hein!