Je livre ici quelques notes volontairement schématiques, symétriques, qui devaient initialement servir à quelques personnages, et leur ont peut-être effectivement servi… Notez, je vous prie, que ces considérations ne concernent pas spécifiquement notre actuel microcosme européen, protégé de la réalité par des couches d’utopies, d’illusions ; je les espère plutôt liées à son passé, ou bien à son ailleurs géographique concret.
Il y a différentes sortes de mépris.
Il y a par exemple le mépris du soldat pour le civil.
Le mépris de l’homme qui se bat, risque sa vie, pour celui qu’il protège. Mépris amusé, mépris blessé parfois.
Le mépris amusé du courage pour la passivité. Le mépris blessé de qui a quitté l’enfance dans d’héroïques horreurs.
Et puis il y a le mépris du civil pour le soldat.
Le mépris de l’homme tranquille pour le va-t-en-guerre. Mépris inquiet : jusqu’où peut-il aller ? Face à l’ennemi, mais aussi contre moi ?
Le mépris de l’homme qui élève ses enfants pour celui qui, avant d’avoir à se battre, a rêvé de se battre. Et quel homme n’a jamais eu ce rêve ?
Voir dans ces mépris réciproques des indices de civilisation, une pudeur du respect – loin des affichages publicitaires, propagandistes, loin des exhibitions…