La muette est un roman très court.
Un éditeur reçoit un récit venu d’Iran et traduit en français.
De sa cellule, la jeune femme écrit dans un cahier l’histoire de la muette, la sœur de son père ; note aussi les rares mots qu’elle échange avec son gardien, au mépris du règlement ; et ainsi, c’est son histoire qu’elle raconte (en silence).
Le rôle de la muette dans sa vie à elle.
Et pourquoi la muette était muette ; et scandaleuse, aussi.
Le rôle de son oncle (du côté maternel) dans la vie de la muette.
Le rôle de sa mère dans la mort de la muette.
Et le rôle du mollah dans la mort de la muette.
Et le rôle terrible, réellement tragique, de son père dans sa condamnation à elle.
Et son propre rôle dans sa condamnation à mort.
Et l’horreur de ce tartufe de mollah.
Une histoire tragique.
Serrée. Sans fioriture.
Quand elle s’arrête, on comprend que la jeune femme a été exécutée.
C’est le gardien, que l’on reconnaît à ses yeux, qui remettra le cahier à une journaliste occidentale, qui le fera traduire et parvenir en France…
Sans cette introduction et cette conclusion, on n’eût pas perçu si nettement l’amour. Celui qui lie le gardien et la jeune femme.
Et l’espérance eût été absente de ce roman.