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Fabula rasa

 

Trois livres que je n’ai pas lus, et que je ne lirai pas.

 

D’abord, d’un nommé Jean-Michel Leterrier, Pour une culture citoyenne ! que je mentionne ici parce qu’il fait si pauvrement écho à mon beau titre : Pour une Culutre citoyenne ! Livre dont il n’est pas compliqué de deviner qu’il défend exactement tout ce que j’attaque ; c’est-à-dire : l’indifférenciation culturelle (voir ici).

 

Ensuite, le livre de Michel Surya, Portait de l’intermittent du spectacle en supplétif de la domination, qui, sur cette réalité dès longtemps avérée, enfile en un joli collier tranchant ses jolies thèses post-situ. Je précise que j’ai failli faire l’acquisition du bouquin, en dépit de son prix ; mais que j’ai été retenu par la crainte de perdre mon temps à lire un livre qui ne pense aucune issue par l’art, et sous-entend même que rien, hors bien sûr l’œuvre de son auteur, ne peut au fond plus rien dire. Toujours la même scie post-situ, donc…

 

Et pour finir, au sommet de l’imbécillité, Aristote ou le vampire du théâtre occidental, de Florence Dupont. La charge coutumière contre Aristote, accusé d’avoir dès le berceau fossoyé à la littérature le théâtre, se double ici – d’après le quatrième de couverture – d’une défense des bouffons et de vœux pour leur retour (comme s’ils n’étaient pas déjà partout). Je ne saurais néanmoins, quoique je pense exactement le contraire de l’auteur, celer que je souhaite la même chose que lui : l’agonie du théâtre a bien assez duré, il est temps d’en finir avec cette forme débile de spectacle – cela lui permettra peut-être, si quelques écrivains courageux s’y mettent, de devenir enfin exclusivement littérature et partant, pure aristocratie. Au moment de demander le retour des bouffons, Florence Dupont manque de comprendre que la télévision est aujourd’hui l’équivalent des antiques théâtres populaires (ce que pourtant elle sait). Quant à ramener ces bouffons dans les théâtres proprement dits, je ne puis que l’assurer qu’ils y sont aussi déjà, posant aux intellos moraleux et rivalisant d’inculture dans leurs top-modernes costumes de précieuses ridicules. Je trouve que Florence Dupont, pour aller au bout de sa logique, devrait demander à Christine Albanel, actuel Ministre de la Culture, de nommer Michaël Youn au poste emblématique d’Administrateur de la Comédie Française. Ce serait cool. Je suis pour, évidemment. Finissons-en. Je trouve d’ailleurs que Florence Dupont, agrégée de lettres classiques je crois, est très exemplaire de la manie masochiste de ces élites françaises qui ne rêvent rien tant que la destruction de l’éducation qu’elles ont reçue et du monde qui les a et permises et formées… Toujours le même suicide.

 

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