Le titre se prononce facilement « tout faux », mais s’écrit Tout Faut, selon le désuet indicatif présent du verbe faillir : je faux, tu faux, il faut… Où la troisième personne du singulier recoupe exactement celle du verbe falloir.
Je m’arrête là, dans ce champ les développements paraissant infinis : de la faille à la faute, de ce qu’il faut et de ce qui est vrai, sans parler de cette Faux que tient la Mort. Signalons encore, tout de même, que tout faut peut avoir le sens de tout tombe, tout faisant littéralement dé-faut ; et voici la gravité, la chute, the fall, the fault.
En ce sens, c’est à l’endroit où tout faut (faillir) qu’il faut (falloir) instituer autre chose. Il est donc bien ici question de la Chute et du péché originel, et de la façon dont s’institue ce qui en Occident n’est rien moins que le Père.
Cette romanesque succession de pièces, comme elle peut, de préférence en parlant d’autre chose, raconte que l’Occident est terminé ; raconte, fût-ce sous le couvert du libéral-socialisme planétaire, sa faillite.
A moins que…
Si vous riez en lisant Tout faut, c’est que ma contre-machine littéraire atteint son but. Ce n’est pas de l’humour, c’est de la balistique.
Si vous ne riez pas en lisant Tout faut, c’est que ma contre-machine littéraire atteint son but, et peut-être cette fois en étiez-vous la cible. Ce n’est pas de l’humour, c’est de la balistique.