Il y a un épisode qui concerne la mort de Savinio. Savinio et sa femme faisaient chambre à part. Il était gravement malade, il souffrait du cœur ; aussi laissait-il la porte ouverte entre eux deux. Un matin sa femme, en se levant, trouve cette porte fermée, et derrière, Savinio, mort : il s’était levé, il était allé fermer la porte, pour que sa femme ne l’entende pas mourir.
Leonardo Sciascia, De la Sicile et de la vie en général (Conversations avec Domenico Porzio), ed. Liana Levi
Tombé là-dessus, en feuilletant ce beau livre d’entretiens, au moment où Sciascia, évoquant la vertu, passe de Sénèque à Diderot, et de Diderot à ce Savinio dont je ne connais ainsi rien d’autre que l’histoire de sa mort.