Saturne, le Touriste et son Bébé est la troisième saynète – écrite entre juillet et septembre 2005 – de la pièce Pour une Culutre citoyenne ! Cette pièce à son tour est le troisième des dix textes composant l’ensemble romanesque titré Tout faut.
Voici donc le texte que je répétais pour le théâtre au moment qu’éclatèrent les émeutes de banlieue, en l’an de grâce 2005. Nous (Arnaud Frémont, qui interprétait seul les trois rôles, David Girondin-Moab, qui fabriquait les marionnettes, et moi-même) ne devions bien évidemment donner qu’une seule fois cette saynète.
Après l’avoir lue, certaines personnes se demanderont peut-être comme il fut possible qu’une salle de spectacle (on ne dit plus : un théâtre) subventionnée, même au fond de la province française, acceptât de programmer un tel monstre. La réponse est simple : elle ignorait l’avoir fait, la compagnie de David ayant vendu à cette salle un « mini-festival » composé d’une dizaine de « petites formes marionnettiques ».
Quant à la réception du public CAMIF (NF – norme française) réuni ce soir-là de janvier 2006, elle me sembla varier dans le temps même de la représentation. Le public, interloqué d’abord des paroles de la première intervention de Saturne, partit en hilarité aux premières répliques du Touriste et du Bébé, hilarité qui ne cessa ensuite de descendre, et descendre, et descendre… La représentation s’acheva dans un silence sépulcral qui, je me permets de le dire, me fit bien franchement rigoler.
Lire la saynète.